Mezzo Secolo a Colle Labirinto.

Mezzo Secolo a Colle Labirinto

Mezzo secolo a Colle Labirinto – Zagarolo

L’indianiste et musicologue Alain Daniélou, après avoir passé près de 20 ans en Inde, trouve pour son ami photographe suisse Raymond Burnier une grande propriété de 11 hectares sur la colline du Labyrinthe, où il s’installe en 1958. Burnier venait de divorcer et sa femme demanda à garder son nom. Elle deviendra présidente internationale de la Société théosophique, qu’elle dirige encore aujourd’hui.
C’est à cette époque que Daniélou et Burnier rencontrent Angelo Frontoni et c’est grâce à eux qu’il devient photographe, après s’être installé à Colle Santa Teresa (anciennement Colle di Pietra Ficcata) au début des années 1960. Voici la dédicace que Frontoni a écrite dans l’un de ses livres : « À Raymond Burnier et Alain Daniélou, qui ont perçu ma vocation pour la photographie dès 1956 et m’ont aidé à en faire une passion ».
En 1960, Alain Daniélou achète deux petites maisons voisines sur un terrain beaucoup plus petit. Il n’y vivra vraiment qu’à partir de 1980, date à laquelle il prend sa retraite, quittant les instituts de musique qu’il avait fondés à Venise et à Berlin. En 1961, une réunion du Conseil international de la musique, organisation non gouvernementale de l’UNESCO, s’y tient, en présence notamment du musicologue Giorgio Nataletti, du village voisin de Gallicano, Peter Crossley-Holland, Jack Bornoff, Charles Duvelle et Narayana Menon. A partir de cette date, les maisons furent utilisées en commun et s’agrandirent d’année en année pour former un bel ensemble résidentiel où de nombreuses personnalités venaient séjourner pour travailler, écrire, composer, peindre. Beaucoup d’entre elles se retrouvent dans les pages de cet album photo, sans qu’il ait été possible de les citer toutes ou de retrouver des documents iconographiques d’il y a un demi-siècle. Par exemple, nous regrettons de ne pas avoir retrouvé les photos de Pierre Gaxotte, historien et membre de la prestigieuse Académie française, invité régulier dans les années 1960 et 1970, ni d’Umberto Bindi, présent lors de certains concerts privés organisés au Colle Labirinto. Ni d’Augusto Verginelli, médecin d’Alain Daniélou depuis les années 1960. De longues et paisibles discussions les ont rapprochés malgré leurs différences, l’un exprimant son monothéisme, l’autre son polythéisme…